Je souhaite vous parler d’un sujet qui nous concerne tous, et qui a sans doute un impact bien plus profond que nous ne l’imaginons : la quête incessante de l’abondance matérielle. Avec l’explosion des réseaux sociaux, nous sommes constamment exposés à des images de vies idéales, où certains semblent vivre dans un luxe sans limite. Les influenceurs affichent leurs acquisitions extravagantes, des sacs Birkin achetés aussi facilement qu’une baguette de pain. Cette représentation fait naître des désirs inassouvis : conduire une voiture de luxe, vivre dans une maison somptueuse, accumuler des biens coûteux. Mais pourquoi sommes-nous si attirés par ce rêve de richesse ?
Je me souviens d’une expérience qui m’a profondément marqué. Un jour, accompagnée d’une amie, je me suis retrouvée dans la grande épicerie du Bon Marché à Paris. Habituée à faire mes courses dans les supermarchés où je recherche les prix les plus bas, j’ai été frappée par la vue de confitures à 16 euros le pot, et surtout, par le fait que des gens y faisaient leurs courses. Ils achetaient des fruits et légumes que l’on peut trouver ailleurs pour une petite fraction du prix. Cette scène m’a fascinée : comment peut-on dépenser autant pour des produits aussi ordinaires, et pourquoi cela semble-t-il si naturel à ces personnes ?
Cette expérience a éveillé en moi une réflexion plus profonde. Oui, j’ai ressenti une certaine envie. Moi aussi, je voulais pouvoir dépenser 16 euros pour quelque chose d’aussi insignifiant sans y réfléchir à deux fois. Mais en même temps, je trouvais cela absurde. Pourquoi un pot de confiture devrait-il coûter si cher ? Le luxe est-il seulement justifié par un emballage plus élaboré et une production soi-disant plus soignée ?
Il y a là une dissonance flagrante entre le monde tel qu’il est et notre réalité quotidienne. Si nous voulons des produits de qualité, fabriqués localement, avec des employés bien payés, cela signifie automatiquement qu’ils doivent être inaccessibles aux personnes les moins favorisées. Est-il juste que seuls les plus aisés puissent s’offrir ce luxe, alors que d’autres, qui travaillent tout aussi dur, sinon plus, doivent se contenter de moins ? Cette injustice me dérange profondément. Pourquoi l’argent devrait-il dicter qui mérite de bien consommer et qui ne le mérite pas ?
Nous sommes naturellement attirés par ce qui est beau et rare. C’est une fascination inscrite dans notre psyché : l’idée que ce qui est difficile à obtenir a plus de valeur. Mais il est essentiel de ne pas se laisser aveugler par cette attirance. Par exemple, les sacs Hermès Birkin, qui peuvent coûter des dizaines de milliers d’euros, sont-ils vraiment une source de bonheur durable ? Avec l’argent dépensé pour quelques sacs, nous pourrions changer la vie de tant de personnes. Nous pourrions financer des études à quelqu’un qui n’en a pas les moyens, offrir des voyages mémorables à des êtres chers ou contribuer à des œuvres caritatives.
Je ne dis pas que c’est un tort d’acheter de belles choses si l’on peut se le permettre. Mais il est essentiel de ne pas sombrer dans l’excès, de ne pas se laisser entraîner dans cette spirale matérialiste où l’accumulation devient une fin en soi. Ni notre corps ni notre âme ne dépendent d’un sac à main ou d’une voiture de luxe. Ce ne sont que des objets, des possessions éphémères qui peuvent disparaître à tout moment. En revanche, le bonheur que nous pouvons apporter aux autres, la satisfaction de faire le bien, sont des sentiments qui perdurent.
Il est essentiel de s’interroger sur nos motivations profondes. Pourquoi voulons-nous vraiment cette voiture de luxe ? S’agit-il d’une véritable passion pour les voitures et d’une appréciation de leurs performances, ou simplement d’une volonté d’afficher un statut social ? Si nos motivations s’avèrent superficielles, il est temps de reconsidérer nos choix. Nos pensées et nos émotions peuvent facilement nous faire croire que ces biens sont essentiels à notre bonheur, alors qu’en réalité ils ne font qu’alimenter un vide intérieur.
Je vous souhaite sincèrement d’avoir tout ce que vous voulez dans votre cœur, que ce soit une BMW, une belle maison ou un beau sac. Mais n’en faites pas trop, vous n’en avez pas besoin. Tu veux impressionner les gens, les impressionner par tes connaissances, ta gentillesse et tes qualités humaines. S’ils ne sont pas impressionnés par ces qualités, ils le sont par des choses insignifiantes. Dans ce cas, décidez que vous ne voulez plus jouer dans la même « cour ».
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